Démocratie en danger

Actuellement, la France ne peut plus être considéré comme une véritable démocratie. Au cours des dernières décennies, la pensée néolibérale, largement relayée par des médias à la botte et de pseudos experts politiques et économiques soudoyés, y est progressivement devenue « La pensée unique ». Pensée à laquelle adhèrent les dirigeants des centres et droites classiques mais également et une grande partie d’une prétendue gauche que l’on peut, sans se tromper dorénavant, qualifier de social-libérale.

La conséquence logique de cette forme d’autisme politique a été la substitution de la démocratie par un régime qui consacre l’union de l’oligarchie, le pouvoir d’un petit nombre qui contrôle le débat et impose ses décisions, et de la ploutocratie, le pouvoir des riches. Naturellement, dans ce mariage les conjoints sont tenus de s’épauler mutuellement sous peine d’échouer dans leur projet hégémonique. Cette union peut être qualifiée d’oligarchie ploutocratique.

Pour ceux qui se sont ainsi emparés du pouvoir, le retour à une véritable démocratie constitue une menace potentiellement létale. Pour s’en prémunir, ils mettent en place les mécanismes, y compris sécuritaires, nécessaires pour rendre impossible le retour à un système politique qu’ils considèrent comme une monstruosité c’est à dire : « le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple ».

Nous assistons donc à la destruction systématique du pouvoir citoyen au sein même d’une démocratie. Privés de leur pouvoir politique, les citoyens n’ont d’autre solution et perspective que de se soumette aux diktats politiques, sociaux et économiques de l’oligarchie ploutocratique. De la laisser les dresser les uns contre les autres. De la laisser également accaparer et exploiter les biens communs de l’humanité dans un but purement mercantile.

Écœurés et désarmés, les citoyens sont de plus en plus nombreux à se détourner de la vie politique considérant qu’elle ne répond plus à leurs aspirations et à délaisser ou à mépriser les consultations électorales.

Notre parti, dans son appel à une 6ème République, a la prétention de rompre avec ce régime antidémocratique mais n’a toujours défini clairement quels étaient ses objectifs et la démarche pour y parvenir. Redonner le pouvoir au peuple est un formidable slogan, il s’agit maintenant de définir comment le faire.

Redonner le pouvoir au peuple devrait être l’idée maîtresse de notre parti et son principal moteur. Il ne faut pas se tromper de combat ni d’ennemi. Ce qui se passe actuellement ne se résume pas à une lutte de classes ou à un affrontement entre familles politiques. Il ne s’agit plus d’une confrontation entre la gauche et la droite.

Il s’agit en réalité d’empêcher la disparition de la démocratie par le transfert du pouvoir du peuple à des élites dont le crédo n’est ni droite ni gauche mais bien la primauté de l’intérêt individuel sur l’intérêt général.

C’est en dénonçant cette tentative de prise du pouvoir, en la combattant, en refusant les compromis et en proposant un projet de nouvelle société que notre parti sera à même de rassembler et de mobiliser des citoyens actuellement désenchantés.

En finir avec le système politique qui nous a mené dans une telle situation exige autre chose qu’un dépoussiérage institutionnel. Il faut s’en prendre résolument aux fondements d’un système politique qui a permis de remettre en question, de dévoyer et à terme de menacer l’existence même de la démocratie. La délégation de pouvoir inhérente à la démocratie représentative doit être sérieusement remise en cause.

Il s’agit de s’attaquer non seulement au cumul des mandats mais aussi au carriérisme politique germes de l’oligarchie.
Il s’agit de rendre impossible l’accumulation excessive de richesses et la spéculation financière qui en découle.
Il s’agit de changer le système de formation des prétendues élites basé sur le clanisme et l’argent et qui s’est transformé en mère reproductrice de l’oligarchie ploutocratique.
Il s’agit de libérer les médias de leur carcan idéologique et financier qui interdit tout travail d’investigation et la diffusion d’une information fiable.
Il s’agit de mettre les forces de sécurité au service de la population et les forces armées aux services de la nation et ne plus les vouer à la protection d’intérêts particuliers ou partisans.
Il s’agit de créer les outils citoyens de contrôle et de sanction des responsables politiques.
Et bien d’autres choses encore.

Et quoi de mieux que notre parti comme laboratoire de ce « Redonner le pouvoir au peuple »?

Nous pouvons y balayer toute velléité oligarchique. Nous pouvons y ouvrir les responsabilités politiques au plus grand nombre en interdisant la succession de mandat ou de candidature électorale. Nous pouvons mettre en place des dispositifs permettant d’associer le plus grand nombre à la définition des lignes de conduite politique. Nous pouvons surtout y pratiquer une réelle démocratie participative.

La force de notre parti c’est l’implication, contre vents et marées, de ses militants … ouvrons donc les chantiers qui permettront de la renforcer!

Julien Galvez, militant PG60

5 février 2013 | Classé Dans Articles et réflexions